Face aux défis grandissants posés par l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a plaidé en faveur de l’intégration des outils d’intelligence artificielle (IA) pour mieux protéger les plus jeunes contre les dangers du numérique. Lors de la présentation de son rapport, ce jeudi à Rabat, le Conseil a mis en avant plusieurs recommandations visant à prévenir les risques liés à l’exposition des enfants aux contenus inappropriés et aux comportements à risque en ligne.
L’intelligence artificielle au service d’une surveillance proactive
Le CESE propose le recours aux technologies basées sur l’IA afin de détecter, de manière proactive, les contenus inappropriés, d’analyser les comportements à risque, et de permettre une surveillance parentale adaptée. L’objectif est de garantir une réponse rapide et efficace aux menaces sur les réseaux sociaux et d’assurer une expérience numérique plus sûre pour les enfants.
Dans cette optique, le Conseil recommande à l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) d’exiger des opérateurs télécoms l’intégration d’outils gratuits de contrôle parental dans les offres d’abonnement à Internet. Il préconise également que ces solutions soient mises en avant dans les campagnes publicitaires destinées aux parents, afin de sensibiliser davantage sur les dangers du numérique et les moyens de les prévenir.
Une meilleure gouvernance pour la protection de l’enfance en ligne
Pour assurer une protection efficace et durable, le CESE insiste sur la mise en place d’indicateurs spécifiques permettant d’évaluer et de surveiller la protection des enfants sur Internet. Ces données serviraient à mettre en place un système d’information unifié et fiable, garantissant un suivi et une évaluation régulière des politiques de protection numérique.
Le rapport suggère également d’instaurer des mécanismes de suivi et d’évaluation aux niveaux local et national, en vue d’assurer une meilleure coordination entre les différentes parties prenantes impliquées dans la régulation du numérique et la protection de l’enfance.
L’éducation numérique au cœur des recommandations
Outre la régulation et la surveillance technologique, le CESE insiste sur la nécessité d’intégrer l’éducation numérique dès le plus jeune âge dans les programmes scolaires. Il recommande de développer le sens critique des élèves en leur apprenant à vérifier les sources d’information et à analyser les contenus numériques de manière éclairée.
Cette approche passe également par l’implication des parents et des enseignants dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des programmes d’éducation numérique. Le rapport préconise la mise en place de campagnes de sensibilisation régulières à travers les médias et les plateformes numériques, ciblant différentes catégories de la population.
Responsabilisation des créateurs de contenus numériques
Le CESE appelle également à une prise de conscience accrue chez les producteurs de contenus numériques, qu’ils soient professionnels, blogueurs ou influenceurs. Ces derniers sont invités à assumer leur responsabilité dans la lutte contre la désinformation, notamment à travers des formations continues visant à promouvoir une création de contenus éthique et responsable.
Une mobilisation collective pour une navigation plus sûre
Le rapport du CESE souligne l’importance d’une approche collaborative impliquant les autorités publiques, les entreprises du numérique, les éducateurs, les parents et les enfants eux-mêmes. L’intégration de l’IA dans les stratégies de protection numérique représente une opportunité majeure pour anticiper et limiter les risques, mais elle doit être accompagnée d’un encadrement éducatif et réglementaire rigoureux.
Dans un monde où le numérique est omniprésent, ces recommandations visent à garantir un environnement en ligne plus sécurisé et éthique, permettant aux enfants de profiter des opportunités du digital sans compromettre leur bien-être et leur sécurité.
