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Policy Paper :Afrique Chine et Maroc une relation triangulaire stratégique


 


L'Afrique connaît une transformation économique majeure marquée par une diversification de ses partenariats internationaux. Parmi ces nouveaux acteurs, la Chine occupe une place centrale en raison de ses investissements colossaux dans les infrastructures, le commerce et le transfert de technologies. Toutefois, cette relation suscite un débat sur son équilibre et sa durabilité. En parallèle, le Maroc s'impose comme un modèle de coopération avec Pékin, affichant une relation économique plus équilibrée et bénéfique pour son développement.

Ce policy paper, réalisé par Ali Rhanbouri et Machij ElKarkri, explore les dynamiques de cette relation triangulaire en mettant en lumière les opportunités, les risques et les enseignements à tirer de l'expérience marocaine.

L’essor des relations sino-africaines : Entre opportunités et risques

Depuis le début des années 2000, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de l'Afrique, avec des échanges dépassant 300 milliards de dollars annuellement. Comme l'étude d'Ali Rhanbouri et Machij ElKarkri l'a souligné, son influence se matérialise par d’importants projets d’infrastructures tels que le chemin de fer Nairobi-Mombasa au Kenya ou encore les investissements dans les zones industrielles en Éthiopie. Cette dynamique offre à l'Afrique des opportunités en matière de développement économique, notamment grâce à l'amélioration des infrastructures et à la modernisation des capacités productives.

Cependant, cette relation comporte des risques notables. L’endettement croissant des pays africains vis-à-vis de la Chine, représentant environ 20 % du total des dettes africaines, suscite des inquiétudes quant à une éventuelle dépendance financière. De plus, comme le rapport d'Ali Rhanbouri et Machij ElKarkri l'a mentionné, certaines critiques portent sur le manque de transfert de compétences et de technologies, les entreprises chinoises préférant employer leur propre main-d'œuvre plutôt que de former la population locale.

Le Maroc : Un modèle de coopération équilibrée avec la Chine

Contrairement à d'autres nations africaines, le Maroc a su négocier un partenariat plus stratégique avec la Chine, basé sur des échanges commerciaux dynamiques et des investissements structurants. Comme l'analyse des deux chercheurs le souligne, la relation entre les deux pays ne repose pas uniquement sur l'exploitation des ressources naturelles, mais également sur des projets d'industrialisation et d’innovation.

Le projet phare de cette collaboration est la ville industrielle "Tanger Tech", qui vise à créer un hub technologique de premier plan en Afrique. Cette initiative, selon le document , attire des entreprises chinoises spécialisées dans les nouvelles technologies, tout en garantissant un transfert progressif de savoir-faire aux entreprises marocaines. Par ailleurs, le Maroc a su diversifier ses partenaires commerciaux en maintenant une relation forte avec l’Union européenne et les États-Unis, évitant ainsi une dépendance excessive à la Chine.

Vers un nouveau paradigme de coopération sino-africaine ?

Comme le rapport l'a analysé, l'exemple marocain démontre qu'une relation équilibrée avec la Chine est possible si elle repose sur une vision stratégique et une négociation rigoureuse. Pour l’Afrique, l’enjeu est de s'inspirer de ce modèle afin de maximiser les bénéfices du partenariat avec Pékin, tout en limitant les risques liés à l’endettement et à la dépendance économique.

Les États africains doivent renforcer leur capacité de négociation et exiger des conditions plus équitables, notamment en matière de création d’emplois locaux, de transparence des accords et de respect des normes environnementales, comme l'étude d'Ali Rhanbouri et Machij el Karkri l'a mentionné, l’essor de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait aussi jouer un rôle crucial dans l’affirmation d’une position plus forte face aux puissances économiques mondiales.

En définitive, la coopération sino-africaine peut devenir un levier de développement si elle est bien encadrée, le Maroc, à travers son modèle de partenariat équilibré, se positionne en pionnier et pourrait inspirer d'autres pays du continent à adopter une approche plus souveraine et stratégique dans leurs relations internationales.