Depuis plusieurs mois, le prix des œufs sur le marché marocain suit une tendance haussière, dépassant actuellement 1,50 dirham l’unité. Alors qu’il oscillait autour d’un dirham il y a encore quelques années, son coût pourrait encore augmenter, s’ajoutant ainsi à la liste des produits alimentaires ayant connu une inflation persistante.
Une hausse marquée sur les marchés
Selon les données du secteur, le prix de gros des œufs dans les exploitations agricoles atteint aujourd’hui 1,42 dirham l’unité, ce qui porte le prix final pour le consommateur à environ 1,70 dirham, voire plus. Une augmentation qui s’explique, selon les producteurs, par un recul de la production nationale, notamment en raison de la flambée des coûts des matières premières nécessaires à l’élevage.
"Les producteurs ont du mal à suivre le rythme de production habituel en raison de la cherté des intrants", explique Khalid Zaim, président de l’Association nationale des producteurs d’œufs de consommation à la platforme arabophone "Hespress". Il relativise toutefois cette hausse, en soulignant que "le prix des œufs, bien qu’en augmentation, reste plus abordable que d’autres produits agricoles ayant subi des hausses plus marquées."
Un recul de la production préoccupant
Les distributeurs, quant à eux, remettent en question cette explication. "Nous constatons une baisse significative de la production nationale, mais les raisons précises de cette situation restent floues", déclare Khalid Idrissi, secrétaire général de l’Association nationale des commerçants et distributeurs d’œufs de table.
Il rappelle qu’il y a trois ans, la production atteignait environ 24 millions d’unités par an, contre seulement 17 millions l’an dernier. "On ne peut pas établir un lien direct entre l’augmentation des prix des aliments pour volaille et la hausse du prix final des œufs, d’autant plus que certaines de ces matières premières bénéficient d’un soutien sous différentes formes", précise-t-il.
Vers une stabilisation des prix à l’approche du Ramadan ?
Alors que le mois de Ramadan approche, période où la consommation d’œufs connaît traditionnellement un pic, les professionnels du secteur estiment que le prix ne devrait pas atteindre les 2 dirhams l’unité.
"Les hausses seront limitées, car même durant le Ramadan, la demande est surtout concentrée sur les premiers jours du mois", analyse Khalid Idrissi. Un avis partagé par Khalid Zaim, qui rappelle que des investissements sont en cours pour renforcer la production et répondre à la demande croissante.
Toutefois, du côté des producteurs, le soutien du ministère de l’Agriculture reste jugé insuffisant. "Il s’agit principalement d’un accompagnement moral, sans réel soutien financier permettant de stabiliser la production", déplore Khalid Zaim.
Si la hausse des prix semble inévitable à court terme, la question de la régulation du marché et du soutien à la filière avicole demeure en suspens. En attendant, les consommateurs doivent s’adapter à ces fluctuations, qui touchent de plus en plus les produits de première nécessité.
